Pour le livre de Ragıp Duran ‘’Exilé à Thessalonique’’ Leonidas Karakatsanis L’avant-garde de l’autocritique
Le livre de Ragıp Duran commence (à travers le texte introductif de Stelios Kouloglou) par l’histoire d’une amitié : l’amitié de Ragıp et Stelios alors qu’ils étaient jeunes étudiants en journalisme à Paris à la fin des années 1970. Cette histoire, cependant, est plus qu’une simple affaire privée. Au contraire, c’est le reflet de l’histoire des efforts collectifs plus larges pour « l’amitié gréco-turque d’en bas » : le début de son fil se trouve précisément dans ces petites avant-gardes amicales d’intellectuels, d’étudiants, d’ouvriers et d’artistes de gauche grecs et turcs qui se rencontrent en Europe dans les années 70 (en Angleterre, en France, en Allemagne) et réagissent à l’intolérance et au nationalisme qui les ont « divisés ». [1] Le renforcement de ces réseaux gréco-turcs basés sur les différentes versions du socialisme que suivent les différents groupes (avec des réseaux distincts étant ceux des maoïstes, des trotskystes, etc.), s’est intensifié après la vague de réfugiés